THE coup de fil
Le grizzly de la montagne n'ayant pas attaqué Maurice, il vient présentement de m'appeler. Je n'y croyais pas moi même. Je m'étais quand même organisée : la bouteille d'eau, les kleenex, le cahier avec mes notes (ne rigolez pas) et le rescue (vous savez ce machin au fleurs de bach qui calme la nervosité- ne rigolez toujours pas, merci). Le rescue a été mon meilleur allié, je pense que c'est en partie grâce à lui que je n'ai pas été submergée par l'émotion, et que je n'ai pas fondu en larme.
J'ai beaucoup parlé. Je lui ai refais la chronologie de notre histoire, lui montrant à chaque fois ce qui m'avais fait m'attacher et lui faire confiance. Puis, je suis revenue sur les circonstances de son départ, du mal que ça m'a fait. J'ai vraiment insisté sur le fait qu'on avait pas le droit de traiter un être humain comme ça, que je ne souhaitais pas ça à mon pire ennemi, qu'à l'heure actuelle la blessure était loin d'être cicatrisée, et que je ne savais pas comme j'allais réussir à faire confiance de nouveau à un homme.
Je lui ai bien sur demandé pourquoi il avait agit comme ça. Et là, ben pas vraiment de réponse. Parce qu'il savait qu'il fallait mettre un terme à notre histoire (du fait de son départ imminent) et que, pourquoi pas le faire comme ça (ndlr : gros lâche). Qu'il arrivait tellement à saturation de notre ville, et que l'urgence pour lui était de partir, pas tellement de préparer son départ (ndlr : gros lâche). Que c'était compliqué parce qu'il avait des sentiments pour moi, mais aussi pour son ex (ndlr : gros lâche).
Ah oui, parlons en de son ex, il a donc fait une escapade chez elle avant d'aller travailler à la montagne, et considère qu'il est plus ou moins avec elle, bien qu'il ne se voient pas du fait de l'éloignement géographique (je les plaindrais presque tient...). Je lui ai demandé si les projets d'après son boulot (en avril) se construisaient avec elle, il m'a dit "non, j'ai ma vie, elle a la sienne". Rien à dire, Maurice est un homme d'engagement.
Enfin, au fil de la conversation, il m'a quand même dit qu'il avait des sentiments pour moi, que j'étais quelqu'un de bien, que je ne devais pas perdre confiance, qu'il était désolé d'être un immonde connard (heu, il a pas tout dit dans la même phrase, je vous rassure...).
Voilà pour le petit debriefing du soir (espoir), j'ai du oublier des choses, mais c'est pas bien grave. Je me sens soulagée d'avoir pu lui parler. Ca fait du bien. Ca fait du bien d'avoir un être humain au bout du fil au bout de quelques mois de tergiversations solitaires. Comme si je repassais du concept à la réalité, et puis soyons franche, j'étais aussi heureuse d'entendre sa voix à nouveau. Je me sens apaisée. Espérons que cette sensation là dure et ne relaisse pas place à l'abattement...
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