Encore bouleversée...
Le temps à beau passer, je ne me remet pas du départ de Maurice. Pas un jour sans que j'y pense, pas une nuit sans que j'en rêve. Pas une journée sans essayer de trouver des explications, de savoir pourquoi il ne m'a pas "choisie", de repenser aux moments qu'on a vécu. De penser qu'en ce moment, c'est avec une autre qu'il vit des moments sans doutes inoubliables.
J'essaye de l'appeler régulièrement, me mettant à chaque fois dans des états pas possibles (et oui, je "révise mon texte" pour ne rien oublier, et donc, je revis à chaque fois les émotions qui y sont liées). Tout ça pour pas grand chose, vu que je n'ai jamais réussi à le joindre. Malgré ma fourberie d'appeler en numéro masqué. Et pire que ça, ces dernières semaines, son portable était visiblement éteint. Alors, j'y allais de mes petites théories : il est parti hors de France, il a perdu une énième fois son portable et n'a pas jugé utile d'en reprendre un, il est décédé, il vit à la rue, bref, tout un tas de pensées réjouissantes... C'est un comble, c'est lui qui me laisse tomber comme une merde, et c'est moi qui me fait du souci pour lui, quand je vous dis que je suis irrécupérable...
Voilà, sauf que visiblement il n'est pas décédé, vu qu'il vient de m'envoyer un texto me disant qu'il bosse en pleine montagne, qu'il n'a pas de réseau, mais qu'il descend demain dans la vallée, et qu'il m'appellera. Mouaif, je vais compter dessus et boire de l'eau comme on dit... Que va-t-il advenir de cette potentielle conversation? Est-ce que j'irais mieux après? J'en doute, car elle sera un pas de plus vers la fin, que je ne souhaite pas...
Je me déteste de ne pas réussir à tourner la page. Tout le monde me répète de l'oublier. Oui merci, je suis pas complètement demeurée, j'avais compris que c'était ça qu'il fallait faire, mais c'est trop dur, je n'y arrive pas. La vie sans lui est trop fade. Je m'ennuie. Je n'ai plus le gout à rien. Et ce qui me fout encore plus en l'air, c'est que lui continue sa vie, à peut près comme si de rien n'était j'imagine, et moi, je déprime, je ressasse, et pire que tout, j'espère secrètement qu'il revienne (oui oui, vous avez le droit de me jeter des cailloux). C'est pas possible d'être aussi conne...